Les mangas c'est pour tous le monde voici donc le document que je me suis procuré et qui résume très bien ma conception des mangas
Ps : prenez vous 15 minutes de votre vie pour lire celà je vous jure sa en vaut la peine
Pourquoi aimer les mangas ?
A notre grand dam, aujourd’hui dans l’opinion publique et surtout dans les reportages à la télé, le manga est « un phénomène commercial et de mode pour enfants et adolescents, de la littérature populaire et bas de gamme », en bref, de la BD et de la littérature poubelle qui marche sur les plates-bandes de la sacro-sainte BD européenne. Bon là, j’exagère un peu, mais pas tant que ça. Aujourd’hui, présentez vous dans une école d’art en ayant un style inspiré par le manga, (il n’est pas nécessaire que ce soit le style « très grands yeux avec un nez en triangle et des cheveux géométriques », un style "inspiré" suffit) et vous vous trouvez souvent refoulé par la plupart des professeurs d’art et de BD "traditionnelle" qui vous diront, qu’en gros, le manga ils n’en veulent pas, que c’est de la BD trop codée et qu’on ne peut rien faire "d’artistique" avec ! Quand on m’a dit ça, j’avoue que je n’ai pas compris. Puis après, j’ai réalisé qu’en fait, c’était l’opinion de la plupart des gens qui ne connaissent du manga que ce qu’ils en entendent à la télé ou dans les magazines, ou ce qu’ils en voient dans les pubs, c’est à dire pas que des choses valorisantes... Disons le franchement, l’opinion publique, en dehors de pas mal de jeunes, dénigre les mangas. Dans les médias, on a droit à "les mangas sont pour les enfants", "les mangas, c’est de la régression", "le manga, ça pousse à devenir gothique et/ou marginal" et dans les grandes surfaces et dans les pubs on a droit à des étalages de Yu-Gi-Oh ! et de Naruto à l’infini. Bref, le manga, dans l’esprit des gens, c’est mal.
Voici donc pourquoi j’écris cet article, principalement adressé à ceux qui ne connaissent pas les mangas, à ceux qui rejettent le manga sans en avoir pourtant ouvert un seul, aux parents qui s’inquiètent de voir leurs enfants s’intéresser à ça. (Si vous êtes un lecteur de Shogun, amateur de manga, mais si vous connaissez des gens dans ces cas là, présentez leur donc cet article.) Loin de moi l’idée de vous accuser de tous les maux, de vous dire que vous êtes tous cruels et que nous ne sommes que des incompris. Il se peut que vous n’aimiez pas le manga à cause du format, j’en connais, je comprends : on peut ne pas aimer le coté noir et blanc, et petites pages, (on peut aussi ne pas aimer lire de droite à gauche), vous pouvez aussi ne pas aimer le coté "longues séries d’environ 10 tomes" des mangas. Cependant, si vous avez réussi à lire Corto Maltese sans difficulté , même si vous n’aimez pas lire de droite à gauche, vous devriez arriver à apprécier des mangas , car il existe une flopée de manga qui se lisent dans le sens de lecture européen. Il ne me reste plus qu’à vous convaincre, que les mangas ont autant de qualités que la BD européenne, et que c’est un art autant que cette dernière.
Voyons un peu ce que disent les parents quand on leur demande pourquoi ils ne veulent pas que leur progéniture bien-aimé lise des mangas : beaucoup disent "C’est trop violent." Ah ha ! Premier point : entre les Chroniques de la Lune Noire (BD européenne d’Heroic Fantasy) , Rapaces (BD européenne parlant de vampires) et autres Lanfeust (toujours BD européenne d’Heroic Fantasy, mais plus connue celle-là), les mangas c’est pas vraiment pire que la Bande Dessinée européenne à ce niveau là, surtout si vous vous tournez vers des mangas tels Candy (Candy Candy), Do Re Mi (Ojamajo Doremi) ou Versailles no Bara (Lady Oscar pour les intimes) et en fait la plupart des "shôjo" en général (comprenez mangas pour adolescentes), bon certes, c’est un peu restrictif, mais on peut également citer les mangas tels Sommelier (un manga sur le vin et l’oenologie), Yakitate Japan !!! (un manga sur le pain), Nana (un manga très populaire sur la vie de deux jeunes filles amatrices de rock), Paradise Kiss (un manga sur une fille qui s’intéresse au mannequinât), Hikaru no Go (un "shônen" -manga pour adolescents- sur le thème du jeu de Go), etc. Je pourrais en citer encore beaucoup où il n’y a pas une once de violence. Bien entendu, il Y A des mangas violents et/ou suggestifs (Bastard !!, Berserk, Battle Royale), mais il n y a aucune raison de généraliser à TOUS les mangas. Si vous êtes des parents qui vous inquiétez de la lecture de vos enfants, vous n’avez pas besoin de surveiller plus ce qu’il lit que ce qu’il regarde à la télé, le fait de vous intéresser à sa lecture peut d’ailleurs vous permettre de voir différents mangas, et peut être de vous-même vous initier à ces livres.
Les parents peuvent aussi dire des mangas :"C’est immoral." Quand on lit certains mangas comme Bastard !! ou Battle Royale (feuilletez les à votre Fnac la plus proche, vous verrez ce que je veux dire), pour ne citer que ceux-là, ce n’est pas faux, mais il y en a cependant un certain nombre qui ont au contraire un message moral derrière : je n’ai besoin que d’un seul exemple : les oeuvres de Hayao Miyazaki. Bon, lui vous ne le connaissez peut être pas, mais ses films Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoke, Le Château Ambulant ou Nausicaa de la Vallée du Vent : vous en avez sûrement entendu parler. La majorité de ses oeuvres ont un message écologiste très fort pour nous inciter à préserver la nature et ne pas faire de développement urbain tout azimut. Il faut savoir aussi que les japonais ont une culture totalement différente de la notre, ce qui fait que ce qui est moral/immoral pour eux ne l’est pas forcément autant pour nous et vice versa. Selon beaucoup de personnes, les japonais seraient également plus détachés par rapport aux mangas : ils SAVENT souvent que ce n’est que de la lecture et sont donc moins sensibles à l’immoralité, par exemple.
Après, on a droit à du : "Le manga c’est pour les ados, c’est immature d’en lire". Certes, il n’est pas nécessaire d’avoir un age avancé pour lire Naruto (un manga sur un jeune et fougueux ninja) ou bien Card Captor Sakura (Une petite fille avec des cartes magiques), mais il existe dans les mangas la catégorie "Seinen", c’est à dire, les mangas pour adultes. Ne comprenez pas là des mangas pornographiques, mais bien des mangas adressés à un public mur, on peut citer Berserk (un manga sombre et assez horrible), Death Note (un polar fantastique, assez ardu et qui met nos neurones à rude épreuve). Ce sont en général des mangas ou la limite entre le bien et le mal n’est pas bien nette et qu’il faut être assez mur mentalement pour bien comprendre, de la même façon que certaines bande dessinées européennes, les personnages sont aussi souvent plus complexes, avec des intrigues souvent plus tordues. On peut aussi citer un manga hors catégorie qui est Bouddha d’Osamu Tezuka qui raconte... la vie de Bouddha ! Ou bien Sommelier, un manga que j’ai cité plus haut, qui est sur le vin ! Avouez que ce ne sont pas les thèmes qui sont habituellement destinés aux enfants.
Les médias peuvent aussi vous dire "Le manga n’est qu’un phénomène commercial, quelque chose qui n’est pas recherché, et qui n’est pas un art" (enfin en gros). Il faut d’abord savoir qu’au japon, les auteurs de manga, les "mangakas" comme on les appelle, travaillent sous une pression permanente, ne s’accordant presque jamais de vacances, et que malgré ça, ce n’est pas l’un des métiers les mieux payés du japon, alors ce n’est pas vraiment le choix que l’on ferait si on voulait juste vendre, certes, après, les éditeurs qui eux veulent surtout gagner de l’argent, vont tout faire pour vendre. Ensuite, au lieu de vous faire un très long discours sur le fait que certains mangas sont de vrais bijoux de graphismes, de scénario et de narration, je vais plutôt vous les citer pour que la prochaine fois que vous avez du temps en grande surfaces ou dans une librairie, vous les feuilletiez un peu par vous même : 
Le Nouvel Angyo Onshi par Youn in-Wan et Yang Kyung-Il (Des graphismes superbes, une histoire prenante, parsemée de références à la Corée médiévale) 
GTO par Toruu Fujisawa (L’humour n’est pas toujours très fin mais c’est une bonne satire de la société japonaise et de leur système éducatif : un portrait géant du japon) 
Death Note par Tsugumi Ohba et Takeshi Obata (Des dessins léchés avec un grand souci du détail, des personnages riches et complexes et un bon scénario avec un thème très actuel) 
Monster par Naoki Urasawa (Inclassable, l’histoire d’un médecin japonais en Allemagne qui poursuit un tueur en série et dont il se sent responsable)
Enfin, il y a un tel panel de styles chez les auteurs de manga, qu’on ne peut seulement parler du style graphique pour caractériser ce genre littéraire, il y a des codes graphiques récurrents certes, mais dans la BD européenne on en retrouve aussi. Loin de moi l’idée de vous faire croire que TOUS les mangas sont génialement bien faits, ont un scénario génial, etc. Il y a bien entendu, des mangas vraiment nuls de chez nul, comme il y a des BD européennes nulles de chez nul. C’est juste qu’en général, les mangas qui n’ont pas de succès au japon ne sont pas traduits en France. Et cet article est donc pour que l’opinion publique cesse de diaboliser le manga, qui n’est ni plus ni moins qu’un loisir comme les autres, des BD au même titre que les autres, et n’est dans ce sens ni pire, ni vraiment meilleur que les autres. Bref, si vous aimez la bande dessinée européenne, et que le noir et blanc ne vous rebute pas, vous trouverez certainement un manga qui vous "branche" et que vous aimerez, autant qu’il y en a que vous n’aimerez pas, pour des raisons plus ou moins objectives. Pour les parents : Non, votre enfant ne deviendra ni gothique ni marginal rien qu’en lisant des mangas, il ne s’habillera pas non plus forcément avec des trucs bizarres. Non, son QI ne descendra pas à celui d’un poulet. Non, ça ne diminue pas ses chances de rentrer en prépa maths (j’en suis la preuve vivante.) Non, ça ne diminue pas ses chances de trouver l’âme soeur et de vous donner plein de petits-enfants. Non, le manga n’est pas cancérigène et de donne pas de boutons XD !
Mais après tout ce long pavé sur les qualités du manga, je dirais quand même que le meilleur moyen de vous en rendre compte par vous même, c’est de vous laisser tenter et d’essayer un ou deux mangas, il y en a énormément de présentés en dehors des blockbusters, ouvrez donc celui dont la couverture vous attire ;) ! (Je me suis concentrée surtout sur les parents, mais au fond, leurs inquiétudes sont fondées sur les opinions qu’ils partagent avec d’autres et donc cet article est aussi adressé aux dits autres.)
Pk sa marche bien ?
On constate depuis maintenant quelques mois que les différents média recommencent à parler un peu partout du manga, que ce soit en bien ou en mal.
Le nom d’Osamu Tezuka, le père du manga et auteur d’Astro Boy ou encore Black jack n’est aujourd’hui plus inconnu du grand public. Le sujet est aujourd’hui inévitable. Certains parlent d’un simple phénomène de mode et d’autres, au contraire, d’un véritable phénomène de société.
Les raisons du succès que connaît actuellement le manga en France connaissent plusieurs origines, le phénomène étant, après diverses fortunes, bien encré sur le territoire et connaît peut être aujourd’hui son apogée dans les librairies françaises.
ETAT DES LIEUX La France est le deuxième pays derrière le Japon, consommateur de manga. Selon une étude lancée par Virgin en février 2005, 51% des garçons et 43% des filles de 12 à 17 ans sont des lecteurs assidus de manga. Selon une autre étude de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée), en 2005, sur les 2701 nouveautés BD parues, 1142 BD asiatiques ont envahi le marché. Cela représente 42,28% du secteur (cf. graphique). A cette allure, il faudra voir ce chiffre s ’ a c c ro î t r e pour l’année 2006 et les années à venir. On voit donc les rayons manga des libraires s’agrandir tant bien que mal pour faire face à l’augmentation du nombre de titres en vente. Par ailleurs, les français se mettent également à faire du manga, entre le Spirou version manga, les DYS, Dreamland, Pink Diary, la bande du Shogun Mag…., et l’animation française est également très influencée par le « dessin de manga » (Martin Mystère, Totally Spies, Oban Star Racers…). Les auteurs français sont aujourd’hui imprégnés de la culture manga et revendiquent clairement leurs influences.
ANALYSE SOCIOLOGIQUE DU PHENOMENE Selon Claude Poissenot, sociologue et maître de conférences à l’Université de Nancy 2, toute la génération Albator, Capitaine Flam, Candy et du club Dorothée s’est approprié cette « nouvelle » culture. Cette génération a aujourd’hui grandi et n’a pas abandonné cette passion et ces pratiques de lecture. Ces adultes gardent les traces de leur adolescence. On a pour le manga la même chose que l’on a pour la musique ; on sait aujourd’hui que les jeunes adultes conservent les traces de leurs goûts musicaux de leur adolescence, cela les suit toute leur vie, même si ça ne les limite pas à ça. Le manga intéresse aujourd’hui de nouveaux lecteurs sans que les anciens s’en détachent. Ceci expliquerait en grande partie la situation actuelle du marché français. Selon lui, le manga reste quand même une lecture très largement adolescente. Le marché français concerne très largement les 15-30 ans. Le succès du manga serait également le reflet de la culture de l’image. Le manga serait la conséquence de la montée en puissance de la dimension visuelle de notre culture. Nous avons aujourd’hui une référence beaucoup plus encrée dans le domaine de l’image. La lecture change aujourd’hui de définition, elle est désormais associée à l’image. Pour Serge Tisseron, psychiatre, auteur de « Les bienfaits de l’image » (ed. Odile Jacob), les lecteurs de mangas ne sont pas pris « pour des bébés », « les personnages sont fouillés, et les caractères, souvent ambigus, comme dans la vraie vie ». Ces histoires reflètent donc une psychologie très fouillée, les héros de manga franchissant des étapes et se posant toutes sortes de questions, ce qui permet aux adolescents de facilement s’identifier. Le manga permet également de découvrir la culture japonaise. Le Japon fascine aujourd’hui un grand nombre d’adolescents. Pour Serge Tisseron, de nombreux adolescents se reconnaissent dans la recherche de repères des personnages de manga, et dans certaines valeurs mises en avant dans les livres (respect de la nature, dépassement de soi…).
PETIT FORMAT, « PETIT PRIX » En dehors de raisons purement sociologiques, il faut également voir l’aspect pratique des choses. En comparaison de la traditionnelle BD franco-belge de 48 pages en couleur à 12 euros, le manga contient environ 200 pages, pour un prix allant de 3 euros à 12 euros maximum (selon la qualité des éditions). Une série en BD franco-belge sort environ une fois par an, voire tous les deux ans, alors que la sortie entre deux volumes d’une manga est en moyenne de deux à trois mois. Le lecteur découvre par ailleurs de nouveaux codes graphiques : 200 pages, avec un découpage presque cinématographique, le manga joue avec les zooms, accélérations et les ralentis, comme au cinéma. On parle souvent des grands yeux et du dessin simpliste des mangas ; Jean-Loup, lecteur nancéien de manga malentendant, offre une analyse intéressante et explique qu’il apprécie particulièrement les mangas, car pour lui les sentiments sont beaucoup mieux exprimés que dans la BD franco-belge.
DIVERSITE Une autre raison de ce succès est sans doute la diversité offerte aux lecteurs. Il existe des manga pour les enfants, les adultes, les garçons ou les filles, les salary-men, les mères de famille…. Au Japon, le manga touche toutes les couches socio-professionnelles. Ce phénomène arrive aujourd’hui en France, aussi cette richesse et cette diversité fait que l’on trouve aujourd’hui du manga pour tous les goûts et toutes les personnes. Par ailleurs, la féminisation du marché en France, peut expliquer en partie le succès que connaît actuellement le manga. En effet, les jeunes filles ont désormais accès à une « sous-culture » dont les auteurs franco-belges sont majoritairement des hommes qui dessinent et écrivent pour un public majoritairement m a s c u l i n . On constate aujourd’hui dans les conventions consacrées au manga, que les femmes y sont de plus en plus présentes, et y sont peut-être même plus nombreuses que les hommes. Ce phénomène ne se traduit pas forcément dans la BD franco-belge.
RECONNAISSANCE ET RESPECTABILITE Les idées reçues sur le manga (violence, sexe, danger pour les adolescents et les enfants…) perdurent encore. Certains articles « journalistiques » et d’autres reportages télévisés stigmatisent encore les clichés soulevés dans les années 90 par famille de France et le CSA. Uderzo, dans le dernier Astérix manifeste clairement son parti pris contre les mangas.
Toutefois, le manga gagne aujourd’hui en respectabilité, en dépit des clichés encore véhiculés. La diversification du marché que l’on connaît aujourd’hui, permet de découvrir en dehors de véritables block-busters tels que Naruto ou Dragon Ball, de véritables travaux d’auteurs. Les festivals littéraires et cinématographiques ont sans doute joué un rôle important dans cette reconnaissance. Aussi, des auteurs tels que Jiro Taniguchi (Quartier Lointain, L’orme du Caucase…) ou Naoki Urasawa (Monster, 20th century boys…) ont été récompensés au festival d’Angoulême. L’animation japonaise a également eu un rôle important : le voyage de Chihiro de Miyazaki a remporté l’Ours d’or au festival de Berlin (festival cinématographique hautement reconnu) et Innocence de Mamoru Oshii a été sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes.
Extrait de :
http://www.shoguncity.com/